Wierny

 

J’avais un chien …

Oh ! pas un chien de luxe, ni un chien de compétition. Un chien normal quoi..Je l’avais récupéré, tout petit, rapporté chez moi dans un carton. Il s’y est bien installé, du jardin au salon. Il n’a jamais joué à la baballe mais il a couru les prés et les bois environnants, pourchassé les canards sauvages et nagé dans la rivière. Il me suivait partout. On dit « suivre comme un toutou », ça je sais ce que ça veut dire depuis qu’il est passé dans ma vie l’animal.

Un jour où je pleurais, assise sur un tas de terre sous la pluie, il s’est assis là à côté de moi. Ce regard qu’il avait ce jour là ! Il a posé sa tête sur mes genoux. Il était loin d’être idiot, il savait très bien que mes mains iraient d’emblée vers lui. On se regardait tous les deux sous l’averse et rien d’autre n’existait tout d’un coup. Nous avons repris l’allée qui menait à la maison. Le chagrin était resté là-bas sur le tas de terre. C’est un peu ça la magie non ?

Pendant douze longues années il m’a accompagnée. Et puis un soir de Noël alors qu’il faisait nuit noire, j’ai eu beau l’appeler, il n’est pas rentré. Avec une lampe de poche, j’ai fait le tour du jardin. Je l’ai retrouvé sur la butte de terre au fond du jardin. Il est mort là un soir d’hiver. Là … Va savoir pourquoi ! Je n’ai pas pleuré, il n’était plus là. Oui, j’avais un chien

……….Et en cette soirée de Noël, j’ai perdu un ami.
Wierny en polonais ça veut dire fidèle

Annie Kubasiak-Barbier

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